Turquie 2012-2

suite de notre voyage en Turquie en novembre 2012 commencé ici

 

Nous rejoignons Avanos, fief des potiers, des tailleurs d'onyx et des tisseurs de tapis. Les motifs et couleurs sont caractéristiques de chaque région et émanent d'anciennes croyances : le rouge lié au culte du feu et du foyer; le bleu évoque le dieu du ciel faiseur de bien et porte-bonheur.

Les motifs végétaux stylisés sont très utilisés.


Nous visitons comme chaque année l'atelier de filage de la soie...

cocons vidés...

bourre de soie : premier mètres de fil tiré du cocon...


Puis c'est l'expo de tapis accompagné d'une boisson... et nous nous esquivons rapidement...

 

Retour à l'hôtel pour le repas de midi... C'est alors que Francine se rend compte qu'elle n'a pas son chargeur de téléphone... oublié à l'hôtel précédent ou oublié à la maison ?

en revenant à l'hôtel

le mont Ereyes (3916m), site de randonnées et de sports d'hiver


Nous partons ensuite pour la Vallée des Amoureux 




Puis nous prenons la route vers çavusin...


çavusin est adossé à une falaise criblée d'anciennes habitations troglodytes. Ancien lieu de pèlerinage (Vème siècle), il a conservé deux églises rupestres. Les ruelles en forte grimpette sont en plein travaux ainsi que certains bâtiments.

Nous terminons l'après-midi par la vallée des vignes du Pacha (une des trois formant le site de Zelve) : peu à visiter à cause du risque d'éboulement et même le sentier le plus accessible est en forte pente à graviers dérapants...


Puis retour à l'hôtel où Francine demande à Sahin de joindre l'hôtel d'avant-hier pour s'informer de la présence éventuelle de son chargeur de téléphone...

Il faut aussi s'acquitter des dettes de boissons du soir, car demain nous partons tôt...

Francine est surprise par le prix d'une eau gazeuse (5 euros)... Elle décide de se contenter d'eau plate à un euro !

 

jeudi 8 novembre

Réveil à 5h30 pour départ à 6h45 et visite d' Uçhisar tout proche et bien calme à cette heure matinale...



L'arrêt suivant est à Derinkuyu (en turc : le puits profond).

Du VIème au Xème siècle, pour se protéger des hordes d'envahisseurs, les habitants de la Cappadoce s'enterrèrent dans des villages souterrains, particulièrement au sud de Nevsehir, région où le tuf est plus tendre.

la basilique:


Ces villes sous terre s'organisaient comme des cités autonomes, capables de vivre dans un isolement total pendant plusieurs mois. Tout y était reconstitué comme dans le village "aérien". Abandonnées au XIème siècle, ces cités oubliées furent découvertes au hasard des labours et des travaux urbains dans les années 60.

Derinkuyu, découverte en 1963, est à ce jour le village souterrain le plus profond et le plus vaste : 18 niveaux étagés sur 55 m pouvant accueillir 10 000 personnes. Il comptait 52 cheminées d'aération d'environ 70m de haut. Les niveaux supérieurs abritaient étables et entrepôts, silos, pressoirs et cuves. La chapelle occupait le 7ème sous sol et les pièces d'habitation, cuisines et salles communes se trouvaient aux niveaux inférieurs.

Un tunnel d'environ 8 km reliait la ville à Kaymakli.

Le réseau d'étroites galeries, basses pour obliger les personnes sui l'empruntaient à se courber, pouvait être obstrué de l'intérieur par des meules en pierre percée d'un trou au centre qui permettait de voir et de dissuader un éventuel agresseur...

à la sortie du pressoir

un puits d'aération

Certains descendaient jusqu'à un cours d'eau souterrain...



on voit bien la pierre ronde qui sert de porte blindée...

autre puits d'aération

l'étable


De nombreuses niches creusées dans la roche servaient à disposer des lampes à huile pour l'éclairage.

Nous rejoignons le car pour parcourir la vingtaine de km qui nous sépare de Nigde vers le sud


puis la dizaine d'autres pour atteindre le monastère de Gümüsler  

De l'extérieur, on devine à peine le monastère d'Eski Gümüs.

Taillé dans la roche, un couloir voûté conduit à une cour intérieure à ciel ouvert et au sol creusé de tombes.

l'accès au monastère


le côté droit est occupé par la paraclesion

grande salle voûtée d'un  (chapelle funéraire)


Les prêtres étaient enterrés assis, une croix dans la main droite, un livre saint dans la main gauche, le regard vers l'est dans l'attente du Messie...

tombes


Sous les arcades s'ouvrent des cellules.

Un tunnel permettait d'accèder à une ville souterraine...


L'église, en face de l'entrée, présente une haute coupole centrale reposant sur quatre piliers massifs ornés de motifs géométriques. Les fresques des Xème et XIème siècles, restaurées en 1962, seraient l'oeuvre de trois artistes différents. Les murs en sont couverts.

Rare (ou unique) caractéristique de cette Vierge : elle sourit !


La Vierge, entourée des dignitaires de l'Eglise, est encadrée par les apôtres et les évangélistes


Après un repas de brochettes de poulet, nous continuons vers le sud jusqu'à Tarse, entre Mersin et Adana.

La plaine qui l'entoure était encore un gigantesque marais peuplé de flamants roses et de gazelles en 1955. Il a fait place à d'immenses champs de coton qui font de cette province la plus riche du pays. Tarse, qui accueille une grande école américaine, existe depuis le XIVème siècle av JC. Elle prit son essor à la période hellénistique. Elle devint même un brillant foyer intellectuel du IVème au IIème siècle av JC. Rattachée à l'Empire Romain en 64 av JC, elle vécut une grande prospérité économique grâce à la construction d'un canal qui la reliait à la mer.

Elle est surtout connue pour être la patrie de St Paul, né en 5 ou 15 ap JC.

Issu d'une famille aisée, il obtient, comme son père, la nationalité romaine. Il suivra les disciples chrétiens sur le chemin de Damas, y subit des persécutions. Il voyage (Antioche, puis vers l'ouest).

Au retour par bateau de son quatrième voyage, il est arrêté et emmené à Rome.

Le puits de St Paul à l'emplacement de sa maison natale, lieu de pèlerinage des chrétiens turcs.

Un employé nous offre de cette eau...

Pas bien soif par ce temps humide...


La porte de Cléopâtre (une des six portes de la ville romaine) qu'elle franchissait pour rejoindre son amant Antoine...

L'édifice n'a rien d'exeptionnel. Il trône au milieu d'un rond point !


Nous repartons vers l'est en passant à Adana, quatrième ville industrielle du pays (textile, Mitsubishi). 70 km d'autoroute vers l'est, puis autant de route jusqu'à Antioche. Notre hôtel est à Harbiye dans la banlieue sud.

Harbiye, qui signifie Daphné, est proche du sanctuaire d'Apollon où se marièrent Antoine et Cléopâtre...

Nous sommes bien près de la frontière syrienne... peu rassurant en cette période...

Sahin s'est renseigné pour le chargeur du téléphone de Francine... La femme de ménage qui s'est occupée de notre chambre est en congé aujourd'hui...

Nous nous installons dans ce luxueux hôtel...

et admirons la douche multi-places !


Le repas se termine par un künefe, patisserie tiède au fromage et au sirop, couverte de cheveux d'ange...

Perturbée par nos fréquents changements d'hôtels, Francine prend l'ascenseur avec un groupe de quatre de nos "collègues" qui s'arrête au second. Bruno a choisi l'autre ascenseur... Francine attend sur le palier du second, car elle ne se souvient plus du numéro de notre chambre. Après dix minutes d'attente, elle finit par le joindre au téléphone (ouf, il n'est pas complètement déchargé !) et apprend qu'il l'attend aussi... mais au premier devant notre  chambre, le numéro 109 !

 

vendredi 9 novembre

Aujourd'hui, visites sur Antioche. Le temps est bien gris encore. Nos "collègues" valentinois ont eu la désagréable surprise hier soir de se faire avaler leur CB par le distributeur proche de l'hôtel !

Antakya est situé sur le fleuve Orontes long de 320 km. Il prend sa source au Liban.

Antioche (Antakya) est le chef-lieu de la province d'Hatay, la plus méridionale de la Turquie. Léguée à la Syrie (alors sous mandat français) à la fin de la première guerre mondiale, la Turquie la récupéra en 1939. (par référendum, les habitants choisirent d'être Turcs pour 80 ans). Mais jusqu'à la fin du XXème siècle, les Syriens ont soutenu qu'elle leur revenait de droit et continuaient de  la faire figurer sur les cartes de leur pays !

Point de rencontre entre l'Orient et le bassin méditérranéen, le Hatay, de surcroît très fertile, a été de tous temps une terre convoitée.

Alexandre le Grand, en 301 av JC, ôta la Syrie aux Perses et fonda Antioche dont il fit la capitale de son jeune empire séleucide. Rivalisant avec Alexandrie par sa prospérité, elle attira les regards des Romains qui s'en emparèrent en 81 av JC. Elle devint chef-lieu de la province romaine de Syrie (elle leur sert de villégiature d'été) et l'une des plus grandes villes du monde antique avec ses 500 000 habitants (deux fois plus qu'Ephèse). Devenue l'un des tous premiers foyers du christianisme, c'est là que St Paul aurait fondé sa première communauté et que le terme "chrétien" serait né au Ier siècle.

Déclin de l'Empire romain et violents tremblements de terre ont entrainé l'affaiblissement de la ville, désormais la proie de tous les envahisseurs : Arabes en 638, Byzantins en 969, Croisés au début du XIème siècle, Mamelouks d'Egypte en 1268 qui la réduisirent en cendres.

Antioche doit sa renaissance à Atatürk et au développement agricole de la région.

Lieu de passage et d'échanges, chaque peuple y a laissé sa marque : on y parle autant le turc que l'arabe, la cuisine est plus épicée et les religions plus diverses.

 

 

 

 

Nous nous rendons à la plus belle mosquée de la ville, aménagée au XVIIème siècle dans une ancienne église franque : l'Habibi-i-Neccar Camii.

Fondée par l'imam Habibi i Neccar, elle contient son sarcophage et ceux d'autres dignitaires musulmans.

On y prie en égrenant un chapelet de 99 perles (3x33), correspondant aux 99 noms de Dieu dans le Coran.

horaire des prières
horaire des prières


Nous empruntons la zone piétonne (bien défendue) pour nous rendre au marché couvert (heureusement, car il pleut!)

Vue l'étanchéité de la toiture, il nous semble de bon ton de garder capuches et parapluies !

 

installation électrique typique ?

 


tout aussi typique, la fabrication de cheveux d'ange pour la künefe

balade bien tranquille : ici pas de 

d'attirer le client

commerçants sur les pas de porte tentant

épis de maïs ?


 

 

 

 

 

 

étalage de viandes en vitrine... refrigérée ??

 

pas sûr !!

Nous allons maintenant (toujours à pied) à l'église orthodoxe. Dédiée à St Pierre (décapité par Néron en 67 du calendrier grégorien) et à St Paul qui y enseignèrent de 45 à 53 (cal. grégorien). En 451 (cal. grégorien) Antioche eut le statut de patriarcat (octroyé par un conseil oeucuménique) comme Rome, Nicée et Jérusalem.

Elle fut reconstruite en 1900 après le tremblement de terre de 1872.


Les fidèles (1300 pratiquants) y communient avec le pain et le vin.



La deuxième icône à droite en sortant de la porte impériale (rideau) du choeur représente les saints à qui sera dédiée l'église (ici, St Pierre et St Paul)



Nous traversons le pont sur l'Orontes (auj. Asi Nehri) pour nous rendre au musée archéologique présentant surtout des mosaïques découvertes dans la région lors de fouilles dans les années 1930.

l'ivresse
l'ivresse

Exécutées entre le IIème et le IVème siècle ap JC, ces masaïques peuvent se composer de tesselles minuscules (~4 mm²) qui permettent de rendre des "fondus" semblables à la peinture.

l'été, partie de l'immense mosaïque des 4 saisons, provenant de palais de riches romains
l'été, partie de l'immense mosaïque des 4 saisons, provenant de palais de riches romains


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